De la neige d'Arolla à la raclette de Chemeuille
A Evolène, c'est un grand carrousel
Nous
sommes le lundi 22 décembre dans la rue Centrale d'Evolène. La Dent Blanche se
découpe sur un ciel qui vire au rose et le lieu a l'air paisible. Les touristes
ne sont pas encore présents en nombre. "C'est normal, c'est
chaque année pareil, ils passent Noël en famille et viennent après. D'ailleurs
on est complet après", explique
Pierre-Henri Pralong, le patron de la Pension d'Evolène. On peut appeler ça
l'après-ski, ou un e fin de journée comme une autre, mais on ne tardera pas à
remarquer que ce sont dans les bistrots de la rue Centrale qu'on prend
véritablement le pouls de la station. "Ce n'est pas une station,
mais un village touristique de montagne" , corrige Marie-Jo Gessler, la
patronne de la Grange.
Là où tout se décide
Il
suffit d'ailleurs de constater qu'à l'heure de l'apéro, la Pension d'Evolène
est avant tout occupée par les locaux, même si on croise les premiers touristes
venus d'Avignon, de Genève et Londres. Au bar, on refait le monde, une
étudiante potasse ses livres sur une table haute dans un coin et sur la table
centrale, c'est une partie du Conseil communal qui discute autour d'un gros
classeur. Nous repérons d'ailleurs à la table l'architecte Jean-Daniel Masserey
et un investisseur anglais. Nous parvenons cependant à apprendre qu'on discute
d'un projet hôtelier dans la région, mais nous n'en saurons pas plus sur
l'avancée des délibérations. "On vous en dira bientôt
plus, promis" ,
nous glisse l'architecte en quittant l'établissement.
Le quart d'heure politique
Passé
cet épisode, nous avons le droit à une leçon de politique par quelques
habitants du village, "pour qu'on comprenne
comment ça marche ici". Faisant
état d'un sujet visiblement complexe, nos sources préfèrent rester anonymes.
Nous apprendrons ainsi qu'un "gris" à Evolène, c'est "un ancien conservateur refusé par le PDC
et devenu PLR".On saura aussi assez précisément qu'il y a "47 socialistes dans la région. Pas 48 ni
46". "Et en plus on les connaît" , nous précise un de nos informateurs.
Le terroir à l'honneur
Après
cette enquête de fond, il est temps de remonter la rue et de constater au
passage que le lundi, le Central et le Vieux Mazot sont fermés. On fera donc
arrêt à la prochaine étape, la Grange de Marie-Jo Gessler. "L'après-ski ici, c'est un grand
carrousel mais le lundi vous allez devoir multiplier les arrêts aux mêmes
endroits", nous
prévient-elle. Petite arvine, plats valaisans et triple raclette d'alpages de
la région marquent une pause bienvenue dans ce marathon. Nous remarquons aussi
que c'est cette fois le Conseil communal d'Evolène en entier qui mange avec
notre investisseur anglais. "Et citoyen
d'Evolène", souligne
le président de la commune Damien Métrailler face à nos interrogations. Là
encore, on n'en saura pas plus.
Après un détour à la Taverne, nous revenons sur nos pas pour
marquer la fermeture de la Grange. Et du même coup, de discuter de fusion des
communes de tout le val d'Hérens. Le moins que l'on puisse dire c'est que le
débat est passionné.
C'est finalement autour d'une ultime saucisse de cerf au
domicile du président de la Diana d'Hérens que s'achèvent nos péripéties.
L'après-ski à Evolène, c'est un carrousel, une machine à laver, de laquelle
nous ressortons essorés mais certains d'avoir brisé bien des préjugés sur
l'accueil, prétendument bourru, dans le village.
Source :
Le Nouvelliste / Julien Wicky
Article
complet dans le Nouvelliste du 24.12.2014
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