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Nouvelle tournée au café des collines - 27 novembre 2010

L’inattendue reconversion d’un ingénieur vaudois en bistrotier a rendu au petit village de La Sage du val d’Hérens son Café des Collines, qui fut un carrefour de littérature et de philosophie, raconte Xavier Filliez

«J’avais besoin de m’arrimer quelque part.» L’histoire d’amour entre Jean Steffen et le Café des Collines, à La Sage, dans le haut val d’Hérens, commence par une métaphore alpine: la peur du vide, laissée par un divorce et «plusieurs désillusions professionnelles». Il faut dire qu’ici, le vide est partout. A gauche: les Dents de Veisivi. Au centre, Sa Majesté le Pigne d’Arolla. A droite, qui guignent derrière une barrière de granit ­saupoudrée par les neiges: les Aiguilles Rouges d’Arolla. Des 3000 somptueux.

En bon montagnard, Vaudois venu en vacances dans la vallée avec ses parents depuis sa plus tendre enfance, assistant de vol pour la compagnie de sauvetage Air-Glaciers durant ses études, jusqu’à rêver de devenir un jour guide de montagne, Jean Steffen s’accroche. Et se lance un défi: rouvrir le Café des Collines, cette institution laissée à la vallée par une érudite du début du siècle, Marie Quinodoz, qu’on n’appellera plus que par son sobriquet chantant, «Marie des Collines» 1 dès l’ouverture de son troquet en 1960.

La dame a marqué son époque comme les peintures d’automne tamponnent les mélèzes avoisinants. Abonnée aux journaux Le Monde et Le Canard enchaîné, philosophe à ses heures et passionnée de littérature, Marie des Collines animait des soirées conviviales de réflexion et de lecture au coin du feu. Son entregent et la chaleur de son accueil marquèrent des ­générations.

Un groupe Facebook

L’autre jour, Eugène Vuignier, un client du matin, ravi par la réouverture des lieux au mois d’octobre dernier, se rappelait le costume qu’elle portait quotidiennement et son inséparable porte-cigarettes. «Ici, c’était sa table. Il y avait beaucoup de musiciens et des gens très cultivés qui venaient au café.»

A son décès, ses enfants se succèdent pour reprendre l’établissement, mais vient le jour, en 2007, où la relève finit par manquer. Ce qui n’est du goût de personne. L’épicière du coin, Bernadette Follonier, lance une pétition qui récolte 2500 signatures, impulsion prolongée par un groupe de soutien Facebook.


Source : http://www.letemps.ch/  / Xavier Filliez

Café des Collines : http://www.cafedescollines.ch/

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