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Deux «rescapés» racontent leur périple


Les sept personnes bloquées à 3500 d'altitude ont été rapatriées lundi matin. La gardienne de la cabane et un technicien de Swisscom se sont confiés en exclusivité à «20 minutes».

Le toit arraché - Photo : Ingrid Alder

«C’était effroyable. Je n’avais jamais vu un vent d’une telle intensité». Ingrid Alder, la gardienne de la cabane Rossier, est soulagée. Lundi matin, un hélicoptère a enfin pu la rapatrier en plaine. Avec deux techniciens de Swisscom et quatre militaires, elle a passé deux jours bloquée dans la cabane située à 3500 mètres d’altitude au fond du Val d'Hérens.
La cabane Rossier assurait les communication radio pour la Patrouille des Glaciers. Samedi à midi, un hélicoptère aurait dû venir rechercher l’équipe de logistique qui s’y trouvait. Mais un foehn d’une force inhabituelle l’a empêché d’accéder au site. «Nous avons alors compris qu’on était condamnés à rester là», raconte la gardienne. «Nous avons eu peur, car on ne savait pas si la tempête allait encore s’aggraver ni combien de temps on allait rester bloqués. Et je n’avais des provisions que pour deux jours», confie Ingrid Alder.
«Les vents étaient tellement forts que c’était toute une expéditions d’aller aux WC», se souvient la Valaisanne en souriant. «Nous devions attendre que les rafales se calment et courir jusqu’aux toilettes qui se trouvent à l’extérieur du bâtiment. Puis nous devions tenir la porte pour qu’elle ne soit pas arrachée par le vent!»


Cabane à ciel ouvert


Durant la nuit de samedi à dimanche, le toit de la petite maison s’est détaché. «Un soldat m’a réveillée et m’a dit que le toit était parti. J’ai cru qu’il avait trop bu. Puis j’ai vu les étoiles au-dessus de moi ! Là, je l’ai cru ».
Le lendemain, la tempête s’était calmée. L’équipe a alors constaté avec effroi l’étendue des dégâts. «Une bonne partie du dortoir était à l’air libre et les matelas s’étaient envolés», décrit Ingrid Alder. Ne cédant pas à la panique, les occupants ont alors pris leur mal en patience en commençant les travaux de réparation.
Par chance, l'entente entre les sept captifs était bonne. «Ça s'est super bien passé», confirme Simon Marville, l'un des deux techniciens de Swisscom. «Pour protéger le matériel et ne pas souffrir du froid, nous avons tenté de boucher le trou avec des couvertures et des matelas», raconte-t-il. «Heureusement, nous avions le générateur à diesel de l'armée pour chauffer la cabane».

L’équipe a dû attendre jusqu’à lundi matin pour être secourue. Ingrid Alder avoue avoir été soulagée à la vue de l’hélicoptère. «A force, nous n’avions plus trop le moral. On pouvait voir la météo depuis notre ordinateur et elle n’annonçait rien de bon. Les militaires étaient très jeunes et n'étaient pas habitués à vivre en altitude dans de telles conditions.»

par Sophie Pieren/ofu


Source : 20 Minutes


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