800 jeunes mélèzes sont plantés au-dessus de la route cantonale à Evolène. Ils participeront plus tard au rôle essentiel de protection contre les chutes de pierres et de glace.
Une pente impressionnante : 45%. Ici, 800 mélèzes vont venir la peupler et la stabiliser sur un hectare de surface. Le projet est financé par un garage genevois, qui paie les plants et le travail effectué par les hommes du triage forestier. «Cette plantation était prévue de longue date, nous avions déjà installé les trépieds sur place. Il s’agit d’une surface à nu, peut-être pelée naguère par des chèvres», explique Frédéric Pralong, responsable du triage forestier des communes et bourgeoisies d’Evolène et Saint-Martin (4300 hectares en tout).
Droits vers le ciel
Les travaux de plantation de ces petits mélèzes (entre 20 et 30 centimètres sous la toise) ont commencé en début de semaine et seront terminés durant la prochaine. S’ils sont appuyés contre des trépieds, c’est pour qu’ils s’élèvent droits vers le ciel, sans faire de courbe. Ainsi, ils seront plus efficaces pour tenir leur rôle de stabilisateur du terrain.«Chaque année, ici, il tombe des blocs - de beaux blocs – de pierre ou de glace, en provenance de la cascade au-dessus», raconte le forestier.
La zone repeuplée est visible de la route cantonale. A quelques centaines de mètres après la sortie du tunnel avant Evolène, sur la gauche en montant, les trépieds sont très visibles. Pour y accéder, les forestiers ont grimpé sur une forte pente, avec parfois un arrosoir plein à la main.
Ce rajeunissement artificiel permet de gagner quinze ans par rapport à un rajeunissement naturel. Les plantons proviennent d’une pépinière dans la vallée de Conches, dans le Haut-Valais. Ils doivent avoir poussé dans la même exposition, dans le même climat et à la même altitude que le lieu où ils seront définitivement installés. Ils sont arrivés par la poste en fin de semaine dernière.
Croissance lente
Après les avalanches meurtrières de 1999 à Evolène, 20'000 arbres ont été plantés. De la même taille que les 800 nouveaux mélèzes lors de leur mise en terre, ils ont aujourd’hui entre 150 centimètres et 2 mètres. «On imite le système de la limite des forêts, entre 2000 et 2400 mètres d’altitude selon l’exposition et les associations végétales. Pour faire face aux avalanches, dans ce cas précis, en jouant avec le vent pour implanter les arbres, on peut limiter les dégâts», indique Frédéric Pralong. Il relève encore: «La forêt, en plus de jouer un rôle contre l’érosion du terrain, est un important régulateur du hydrique. Sans forêts, les inondations seraient régulièrement plus importantes dans la plaine du Rhône». Des forêts particulièrement importante pour la vallée: «A Evolène, sans forêt, on n’aurait ni route, ni habitations sûrs», conclut le garde-forestier.
Source : Le Nouvelliste
